Appendicite : Avant l’opération
Les examens pratiqués avant l’opération :
Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas, en matière d’appendicite, d’examen clé. Toutefois, l’échographie abdominale peut être précieuse. C’est un examen très simple, totalement indolore, consistant en une analyse précise des organes au moyen des ultrasons. On peut ainsi apprécier l’état de l’appendice et un éventuel abcès localisé ou un épanchement liquide au contact de l’appendice, tous signes qui pousseront vers l’intervention. Cependant, l’absence de signe lors de cet examen ne veut pas dire qu’il n’y a pas appendicite. En fait, sa valeur réside davantage, dans les cas-limites, dans l’élimination des autres diagnostics (par exemple la pyélonéphrite ou la colique néphrétique, la salpingite ou le kyste de l’ovaire rompu etc.).
Une prise de sang permet de vérifier la numération et la formule : un taux élevé de globules blancs est un bon paramètre d’inflammation ou d’infection.
Le scanner abdominal : il est rare que cet examen soit indispensable et il n’est pas habituel en présence d’une douleur abdominale. Mais certaines équipes très entraînées militent pour un recours beaucoup plus systématique à cet examen, car il serait très sensible. Son coût serait contre-balancé par le fait que l’on éviterait une hospitalisation inutile.
Appendicite : L’opération
L’opération se déroule toujours sous anesthésie générale et dure environ 15 minutes.
Les techniques opératoires et le déroulement de l’opération.
L’opération se déroule toujours sous anesthésie générale et dure environ 15 minutes.
La laparotomie
La laparotomie ou ouverture au point dit « de Mac Burney » est la modalité la plus classique d’intervention. Le chirurgien pratique une incision transversale ou oblique, à travers les muscles de la paroi abdominale et le péritoine. L’emplacement est le point dit « de Mac Burney », situé dans la fosse iliaque droite (le quart inférieur droit de l’abdomen) juste au milieu entre le rebord osseux de la crête iliaque et le nombril.
Certains chirurgiens pratiquent une incision plus « esthétique », qui peut se cacher dans le slip, donc plus basse. La taille de l’incision peut être très petite (2 cm), mais cela n’est jamais garanti, car un agrandissement peut être indispensable en cas de difficultés techniques, d’infection importante ou de localisation inhabituelle de l’appendice.
Sans entrer dans un débat qui n’est pas épuisé entre chirurgiens (et qui à dire vrai reflète aussi des tendances qui sont affaire d’expériences personnelles), cette modalité répond à deux principaux cas de figures :
- soit l’on souhaiterait une voie d’abord par cœlioscopie, mais on craint des difficultés importantes dans sa mise en œuvre, ou bien le déroulement de la cœlioscopie impose de la convertir en voie ouverte: Le cas d’un patient âgé, avec des symptômes d’appendicite majeure, est par exemple une indication typique pour l’ouverture abdominale ;
- soit l’on a d’emblée opté pour cette méthode « traditionnelle », car on pense que la cœlioscopie n’apportera rien de plus à la simplicité des suites opératoires. C’est encore en particulier le cas de l’enfant pour la majorité des chirurgiens.
L’intervention par cœlioscopie
Elle est aujourd’hui également très classique La cavité abdominale est distendue par du gaz carbonique, puis on introduit une optique reliée à une caméra (et un écran TV), et enfin des instruments longs et fins par l’intermédiaire de trocarts.
Le premier temps de l’intervention est capital : il consiste à faire « l’inventaire » de la cavité abdominale et pelvienne, à la recherche d’un autre diagnostic. C’est un bénéfice majeur de cette voie d’abord.
Le second temps consiste à coaguler ou ligaturer les vaisseaux de l’appendice puis à extraire celui-ci. L’intervention peut se terminer par un rinçage de la région opératoire et, si l’infection est importante, la mise en place d’un petit drain, qui sera ôté 3 à 4 jours après.
Appendicite : Les suites opératoires
Les suites de l’opération
Elles se déroulent le plus souvent très simplement. Le premier lever peut avoir lieu le soir même et l’on peut recommencer à s’alimenter dès le lendemain. Il n’est pas fréquent de devoir maintenir des perfusions au-delà de 24 heures. Des calmants usuels sont donnés pendant l’hospitalisation, car la reprise du transit intestinal ou surtout les conséquences de la cœlioscopie (de par l’insufflation de gaz) peuvent être un peu douloureux. Les fils ou agrafes sur la peau sont enlevés en général au bout d’une semaine.
La durée d’hospitalisation est de 2 à 4 jours, et la durée de convalescence ou d’arrêt de travail est de 10 à 21 jours (selon les activités). Ces délais sont un peu plus long s’il y a eu laparotomie (ouverture abdominale).
Il n’y a pas de régime strictement obligatoire du fait de l’absence d’appendice, en dehors de consignes d’hygiène alimentaire simples ou de précautions à prendre après une intervention chirurgicale qui a porté sur l’abdomen (pas de repas trop copieux ou riches en graisses, éviter les alcools etc.).
Les risques propres de l’opération
Bien que les risques soient faibles, il faut avoir conscience qu’ils existent toujours :
- Blessure d’un vaisseau : hémorragie pendant l’opération (ce qui peut obliger à convertir une cœlioscopie en laparotomie) ; ou hémorragie quelques heures ou (plus rarement) quelques jours après, ce qui peut obliger à ré-intervenir.
- Surinfection (abcès secondaire ou péritonite secondaire) : c’est une possibilité que tout chirurgien garde à l’esprit car elle est classique. L’infection de la plaie opératoire est bénigne, même si elle peut être spectaculaire. Lorsque l’infection est plus profonde, elle oblige le plus souvent à ré-intervenir pour laver et drainer la zone infecté.
- Autres complications : phlébite et embolie pulmonaire, complications d’ordre général (souvent liées à la préexistence d’un mauvais terrain), etc.
- A distance : quelques mois ou années après une appendicectomie, parfois très longtemps après, peut survenir une occlusion de l’intestin grêle due à des adhérences ou brides. Ces adhérences sont inévitables après toute ouverture de l’abdomen. On peut penser que la pratique de la cœlioscopie permet de diminuer leur fréquence, mais ce n’est pas prouvé scientifiquement. Le risque d’occlusion (qui est parfois une urgence vitale extrême) explique en particulier, même s’il est peu fréquent, que l’on déconseille l’appendicectomie « préventive » (par exemple avant un long voyage).