Oligo-asthéno-tératospermies (OATS) : qu’est-ce que c’est ?
Les oligo-asthéno-teratospermies se caractérisent par une diminution du nombre, de la mobilité et des formes normales des spermatozoïdes.
Le diagnostic d’oligo-asthéno-tératospermie ne peut être déterminé que si deux spermogrammes le confirment et que, par ailleurs, pour le couple, un délai d’au moins deux ans de vie commune s’est écoulé avant de prendre une décision.
Il est établi de façon significative que la différence biologique entre homme fécond et homme infertile est liée à certains paramètres spermatiques, avec en premier la morphologie, en deuxième la mobilité, et en dernier le nombre de spermatozoïdes par millilitre. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini les limites inférieures suivantes :
- volume de l’éjaculât normal : 2 à 6 ml, après trois jours d’abstinence.
- pour la concentration : 20 millions/ml de spermatozoïdes ; la fécondité est réduite à partir de 5 millions/ml.
- pour la mobilité : 40% de formes mobiles à la première heure.
- 50% pour les formes normales.
En dessous de ces valeurs, on entre dans le domaine des oligo-asthéno-tératospermies.
Oligo-asthéno-tératospermies (OATS) : comment cela marche-t-il ?
Les oligo-asthéno-tératospermies (OATS) sont le plus souvent en rapport avec une altération de la production des spermatozoÏdes.
Le diagnostic d’OATS impose la pratique d’une étude clinique (interrogatoire, examen clinique) et de quelques examens complémentaires pour rechercher une cause curable.
L’interrogatoire
Il permet dans bon nombre de cas de retrouver la cause de l’OATS par la connaissance des antécédents du patient (ectopie testiculaire, cure de hernie, prise médicamenteuse, exposition à des produits toxiques, chimiothérapie…).
Examen clinique
Il est essentiel et s’intéresse au contenu scrotal. Il apprécie la taille des testicules, leur consistance, leur sensibilité, leur position. Un testicule normal a un volume d’environ 15 centimètres-cubes (cc) à 20cc. L’examen se porte ensuite sur les épididymes dont on évalue la consistance. La présence de deux testicules hypotrophiques oriente vers une cause sécrétoire avec altération de la spermatogenèse. Parfois, on peut être en présence d’un seul épididyme distendu, témoin d’une obstruction unilatérale de la voie génitale. Le spermogramme ne révèle alors qu’une oligospermie (faible quantité de spermatozoïdes dans le sperme) isolée sans altération de forme ou de mobilité des spermatozoïdes. L’examen se poursuit par une palpation des cordons où siègent les canaux déférents afin de rechercher une varicocèle.
Examens complémentaires
Outre les spermogrammes, une étude biochimique du liquide séminal est effectuée qui peut renseigner sur l’existence d’une obstruction des voies génitales et même la localiser. Une recherche d’anticorps anti spermatozoïdes est à effectuer en présence d’une asthénospermie (les spermatozoïdes sont déformés et plus lents) sévère qui peut accompagner des auto-agglutinations du sperme.
Enfin, une asthénospermie totale avec spermatozoïdes immobiles et morts (nécrospermie) est d’étude difficile car la cause est rarement retrouvée.
Au total, l’OATS est l’anomalie la plus fréquemment retrouvée en cas de stérilité masculine. Il faut l’explorer soigneusement pour pouvoir proposer un traitement approprié.
Oligo-asthéno-tératospermies (OATS): quel traitement ?
La prise en charge thérapeutique de l’oligo-asthéno-tératospermie est fonction de la cause, de l’importance de l’altération de la fécondité, de la durée de la stérilité du couple et de l’âge de la partenaire.
La découverte d’une cause à l’OATS permet d’envisager son traitement spécifique. En cas d’échec ou en l’absence de cause déterminée, une aide médicale à la procréation (AMP) est proposée. Elle comporte deux volets : l’insémination intra-utérine (IIU) et la fécondation in vitro par micro-injection intra-ovocytaire de spermatozoïde.
Traitement de la cause
Si l’OATS est en rapport avec une prise médicamenteuse, il faut interrompre ce médicament et l’infertilité est réversible.
La présence d’une varicocèle doit faire envisager une cure chirurgicale. Celle-ci permet d’améliorer le spermogramme dans 70% des cas avec un taux de grossesses secondaires d’environ 50%.
Insémination intra-utérine intra-conjugale
Cette technique consiste à sélectionner les spermatozoïdes les plus mobiles et les moins altérés, à les concentrer et à les injecter directement dans l’utérus de la partenaire après stimulation ovarienne de celle-ci. Elle permet ainsi de favoriser la mise en contact des spermatozoïdes avec l’ovocyte, directement dans l’appareil génital féminin. Le taux de grossesse est estimé à 12% par cycle. Cette méthode a l’avantage d’être moins pénible et moins coûteuse que la fécondation in vitro.
Fécondation in vitro (ICSI)
C’est la technique de choix, proposée en cas d’échec de toutes les autres. La micro-injection intra-ovocytaire (ICSI) consiste à introduire in vitro sous contrôle visuel au microscope, un spermatozoïde préalablement sélectionné dans l’ovocyte prélevé chez la partenaire. Cette méthode a révolutionné la fécondation in vitro depuis quelques années et permet d’obtenir dans cette indication des taux de fécondation de 60% à 70% et des taux de grossesse par transfert de l’ordre de 40%.