Infarctus du myocarde : qu’est-ce que c’est ?
L’infarctus du myocarde consiste en une destruction (ou nécrose) plus ou moins étendue du muscle cardiaque conséquence d’une occlusion prolongée de l’une des artères nourricières du cœur (ou artère coronaire).
L’infarctus du myocarde est une affection fréquente : 200 000 nouveaux cas par an en France. C’est une affection grave, première cause de mortalité chez l’adulte de plus de 40 ans. L’infarctus a fait l’objet de progrès considérables dans sa prise en charge (création des Samu, des unités de soins intensifs coronaires) et des progrès également thérapeutiques. La mortalité est ainsi passée en 30 ans de 30 % à 10 %. C’est une urgence thérapeutique : plus le flux sanguin coronaire sera restauré tôt, plus l’étendue de l’infarctus du myocarde sera limitée, la fonction contractile du cœur préservée, les complications initiales et tardives de cette maladie atténuées.
Infarctus du myocarde : symptômes
Comment se manifeste un infarctus du myocarde ?
Habituellement, l’infarctus du myocarde se manifeste par une douleur thoracique. Elle est généralement intense décrite comme écrasante, oppressante ou compressive.
Elle peut être plus atténuée et parfois, mais de façon non exceptionnelle, absente. L’infarctus étant alors découvert de manière inopinée lors d’un électrocardiogramme systématique. Cette absence de douleur est fréquemment rencontrée lors d’infarctus du myocarde survenant chez des patients diabétiques. En général, la douleur est plutôt rétro-sternale, irradiant fréquemment des deux côtés de la poitrine avec une prédilection pour le côté gauche. Elle irradie souvent vers le bras gauche, vers les mâchoires.
Dans certains cas la douleur peut commencer dans la région abdominale ou dans le dos simulant alors un problème digestif ou rhumatismal à l’origine d’erreurs de diagnostic. Assez souvent d’autres signes accompagnent cette douleur : nausée, vomissement, sueur, malaises plus ou moins intenses. Cette douleur est presque dans tous les cas angoissante. La douleur est appelée à durer (plus de 30 minutes et volontiers plusieurs heures).
Les patients souffrant d’angine de poitrine, habitués à des crises douloureuses brèves et calmées par la prise de trinitrine, devront être alertés par la durée de cette crise et par le fait qu’elle résiste à l’administration de trinitrine.
L’éducation des patients est fondamentale
Toute douleur thoracique durant plus de 30 minutes doit absolument être considérée comme due à un infarctus du myocarde débutant. Retenir ceci, c’est permettre une prise en charge rapide et effectuer un traitement précoce qui permettront d’améliorer le pronostic de cette affection. L’infarctus du myocarde est encore trop souvent et malheureusement diagnostiqué tardivement.
Dans plus de 50 % des cas, l’infarctus du myocarde survient de façon inopinée, souvent au repos, voire le matin. Un entretien avec le patient permet parfois de retrouver dans les heures qui ont précédé l’apparition de la douleur, l’exécution d’un exercice physique important ou l’existence d’un stress émotionnel. Toutes les douleurs thoraciques ne sont pas en relation évidemment avec un infarctus du myocarde. Un examen clinique, la pratique d’examens complémentaires devant l’apparition de telles manifestations permettront en effet d’éliminer d’autres causes de douleurs thoraciques dont l’origine peut être :
- digestive : ulcère, complication d’une hernie hiatale ;
- respiratoire : pneumothorax, embolie pulmonaire ;
- vasculaire : dissection de l’aorte
- cardiaque : péricardite ;
- rhumatismale.