Adénome de la prostate ou hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) : définition
L’adénome de la prostate ou hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est une augmentation de volume localisé de la portion centrale de la prostate entourant l’urètre.
L’adénome de la prostate est fréquent et cette fréquence augmente avec le temps atteignant près d’un homme sur quatre après la soixantaine. Il est responsable de symptômes cliniques dans 50 % des cas et ne justifie un traitement chirurgical qu’une fois sur 10.
La prostate est une glande de l’appareil génital masculin située au-dessous de la vessie autour de l’urètre. Elle participe à la fabrication du sperme et joue un rôle déterminant dans la miction et l’éjaculation grâce à l’existence, à ses deux extrémités, d’un système musculaire susceptible de fermer l’urètre (système sphinctérien). Ce dernier comprend d’abord le sphincter lisse ou proximal encore appelé col vésical à l’extrémité supérieure de la glande ou base de la prostate. L’autre ensuite, le sphincter strié ou distal encore appelé sphincter urétral, est situé à la partie inférieure de la prostate, l’apex.
Lors de la vidange vésicale, les deux systèmes sphinctériens s’ouvrent permettant l’écoulement de l’urine propulsée par la contraction de la vessie. Lors de l’éjaculation, au contraire, les deux systèmes fonctionnent de manière antagoniste. Le col vésical se ferme, tandis que le sphincter urétral s’ouvre, assurant l’évacuation du sperme par l’urètre, éjaculation antérograde.
Si la persistance d’un seul système sphinctérien permet d’assurer la continence urinaire en cas d’absence ou de défaut de fermeture du col vésical, l’éjaculation se fera au plus court par la vessie, éjaculation rétrograde responsable au minimum d’infertilité.
L’adénome de la prostate se développe au centre de la prostate, autour de l’urètre, au-dessous du col de la vessie, au-dessus du « veru montanum », zone marquant l’ouverture dans l’urètre des canaux éjaculateurs qui véhiculent la partie de sperme fabriquée par les testicules et les vésicules séminales par la voie du canal déférent. La situation de l’adénome par rapport à l’urètre et à la base vésicale qu’il déforme, explique son retentissement sur la miction.
Les liens intimes avec le col vésical expliquent les perturbations de l’éjaculation que peut entraîner son traitement. Son relatif éloignement du sphincter urétral explique la rareté de l’incontinence urinaire post-thérapeutique.
Caractère et gravité de l’adénome prostatique
Le poids de l’adénome est variable de quelques grammes à 250 grammes environ. Le poids moyen normal de la prostate se situe entre 20 et 30 g. Son retentissement sur la miction n’est pas proportionnel à son poids. Certains petits adénomes peuvent être responsables d’une gêne très importante, justifiant une intervention chirurgicale. D’autres très volumineux peuvent n’entraîner aucun trouble.
Lors de son développement, l’adénome respecte les limites anatomiques de la zone qui lui a donné naissance (zone centrale ou de zone de transition) en refoulant sans l’envahir le tissu prostatique qui l’entoure (zone périphérique). Cette particularité est à la base du traitement chirurgical par chirurgie ouverte (énucléation ou adénomectomie) ou endoscopie (résection urétrale de l’adénome) quand il est indiqué.
D’autre part, le caractère bénin de l’adénome de la prostate explique qu’il ne doit pas faire l’objet d’un traitement systématique tant médical que chirurgical. L’indication du traitement est exclusivement l’existence de symptômes altérant la qualité et exceptionnellement l’espérance de vie du porteur d’adénome.
Enfin, même si l’origine hormonale de l’hypertrophie bénigne de la prostate est probable comme l’évoque sa survenue à l’âge d’une possible andropause, équivalent masculin de la ménopause, l’absence de certitude sur le mécanisme responsable de sa survenue, de son développement, et de son retentissement clinique rendent impossible dans l’état actuel des connaissances toute tentative de traitement prophylactique.