Rhinite allergique: qu’est-ce que c’est ?
La rhinite est l’inflammation de la muqueuse nasale. Elle est dite allergique lorsqu’elle est secondaire à l’inhalation d’un allergène de l’air.
La rhinite est caractérisée par la congestion nasale ou « nez bouché », la rhinorhée ou écoulement nasal, les éternuements, avec ou sans démangeaison de la gorge ou du nez. La rhinite allergique, elle, est secondaire à l’inhalation d’un allergène contenu dans l’air respiré ou pneumo allergène auquel le sujet est préalablement sensibilisé. Pathologie très fréquente, la rhinite allergique est un problème de santé publique qui touche 10 à 40 % de la population générale dans le monde. En augmentation constante, sa fréquence a doublé en dix ans.
Les rhinites allergiques sont les plus fréquentes des maladies allergiques : 10 à 40 % de la population mondiale en est atteinte. Les adolescents et les adultes jeunes sont les plus touchés : ainsi, elle atteint 7 % des enfants, 15 % des adolescents et 31 % des adultes.
La rhinite allergique est considérée comme une affection bénigne, pourtant elle altère la qualité de vie autant et même plus que l’asthme. Elle réduit la capacité d’apprentissage des enfants et des adolescents et son coût économique est important. De plus en plus, on peut constater une fréquence accrue chez le même patient de la coexistence d’une rhinite allergique et d’un asthme.
Deux types de rhinites allergiques
La rhinite allergique saisonnière :
Principalement occasionnée par les pollens, elle se manifeste par des éternuements en salve, des écoulements nasaux, des démangeaisons nasales et ou pharyngées, un nez bouché, une conjonctivite et une trachéite et un asthme associé. Le patient présente généralement une prédisposition génétique aux allergies (atopie) personnelle ou familiale. On retrouve également une unité de temps et de lieu dans le déclenchement de la rhinite allergique.
Calendrier pollinique détermine l’apparition des allergies :
- mi-décembre – mi-janvier : pollen des arbres ;
- mai – juillet : pollen des graminées ;
- juillet – octobre : herbacées : pariétaire, ambroise.
Le diagnostic repose sur les tests cutanés également appelés bilan allergique cutané.
La rhinite allergique permanente (per annuelle):
Se manifeste par des conjonctivites et des asthmes plus fréquents, une hyperréactivité bronchique et une obstruction nasale chronique.
Le syndrome oral
C’est une sensation de picotement des lèvres, de la bouche et du pharynx provoqué par la consommation de fruits et légumes chez les patients allergiques aux pollens. Chaque pollen sensibilise à des aliments différents. Ainsi, le pollen de bouleau provoque le syndrome oral à la consommation de pomme et de noisette, le pollen d’armoise à celle du céleri et le pollen d’ambroise à celle de melon et de courgette.
Rhinite allergique: d’où cela vient-il ?
Pour « devenir » allergique, il faut la conjonction de deux éléments : un terrain prédisposé génétiquement à devenir allergique : c’est l’atopie. Et une exposition aux allergènes vis-à-vis desquels l’individu est « programmé » à devenir allergique.
L’atopie est la facilité qu’ont certains individus à développer une hypersensibilité vis-à-vis de leur environnement par l’expression seule ou associée d’une rhinite allergique, d’un asthme et/ou d’un eczéma. Leur capacité à produire ainsi des immunoglobulines E (IGE) spécifiques contre un ou plusieurs allergènes de l’environnement est génétiquement programmée. Ces IGE sont mis en évidence par les tests cutanés de l’allergie :
- l’atopie ou terrain prédisposant ;
- les facteurs déclenchant de la rhinite allergique.
Les différents allergènes
Les allergènes sont des protéines de très petits poids moléculaires vis-à-vis desquels les individus allergiques réagissent.
Les allergènes de l’air retrouvés à intérieur des maisons sont produits par les acariens, les moisissures, les animaux domestiques (chats, chiens, hamster…) et les blattes.
Les allergènes de l’air retrouvés à l’extérieur des maisons sont dus aux pollens, aux moisissures et aux animaux. En France, les pollinoses les plus fréquentes sont provoquées par l’olivier, le platane, le cyprès pour le Sud-Est ; la pariétaire pour le pourtour méditerranéen ; le bouleau pour le Nord-Est ; et les graminées dans tout le pays.
La plupart sont arrêtés par la muqueuse nasale où ils provoquent la rhinite allergique et la muqueuse conjonctivale où ils entraînent la conjonctivite. Les symptômes sont à leur maximum en période de beau temps, de vent et après les orages et, au contraire, diminuent quand il pleut et qu’il n’y a pas de vent.
Les moisissures atmosphériques sont présentes partout dans l’air, surtout l’été, et les plus communes sont iternaria et cladosprium.
Quant aux animaux, signalons que les allergènes du cheval sont très allergisants avec des signes cliniques qui peuvent être violents.
Rhinite allergique: facteurs de risques et/ou aggravants
Les allergies se greffent généralement sur un terrain atopique, c’est-à-dire une prédisposition de l’organisme, sous contrôle génétique donc transmissible, de fabriquer des anticorps contre les allergènes de l’environnement.
Les facteurs déclenchants sont spécifiques et significatifs :
- les poussières de maison (ménage, aspirateur…) ;
- la présence de l’animal (chat…) ;
- la saison pollinique ;
- l’exposition professionnelle.
Les facteurs favorisants, qui ont une action irritante, peuvent être multiples mais ne sont pas significatifs : l’humidité, le vent, la climatisation, le tabac, la pollution et la température, qu’elle soit chaude ou froide.
Les facteurs aggravants sont essentiellement les infections virales et bactériennes et les médicaments.
Rhinite allergique: quelle hygiène de vie ?
L’éviction des allergènes permanents est importante mais difficile à mettre en place : il faut, selon les cas, s’assurer de l’éviction des acariens, des animaux et/ou des insectes et moisissures.
Acariens
- Entretenir la literie : la laver régulièrement à > 60 °C; ; renouveler les matelas et les couettes ; supprimer les duvets ; préférer un sommier à lattes.
- Nettoyer les sols avec aspiration ; supprimer les nids à poussière ; veiller à l’ensoleillement des chambres.
- Contrôler l’humidité : elle doit être d’environ 50 %.
- Ne pas trop chauffer : 18 à 20 °C.;
- Et, si nécessaire, opter pour des traitements acaricides.
Animaux domestiques
- Eviction de l’animal, si possible, et en particulier lui interdire les chambres.
- Si l’animal reste dans la maison, nettoyer son pelage avec un gant humide.
Les blattes
- Utiliser des insecticides.
- Condamner les vide-ordures collectifs.
Rhinite allergique: quel traitement ?
Trois options sont proposées aux allergiques : l’éviction de l’allergène responsable, les médicaments ou l’immunothérapie spécifique ou désensibilisation.
L’éviction de l’allergène est difficile. Elle est possible quand il s’agit d’un allergène professionnel ou de poils d’animaux (chiens, chats…). Pour les acariens, on veillera à l’aération, à l’ensoleillement des locaux mais aussi au nettoyage et à l’utilisation d’acaricides.
Les médicaments : on utilise les antihistaminiques H1, efficaces sur les éternuements, l’écoulement nasal. Et les corticoïdes, très efficaces sur l’obstruction nasale. Ils présentent peu d’effets secondaires et ne passent pas ou peu de façon systématique dans 1e sang. Les corticoïdes locaux en pulvérisations sont le traitement d’appoint de la rhinite allergique.
L’avenir est à la désensibilisation et pour les meilleurs résultats on utilisera la voie sous cutanée et la voie sublinguale. Cette désensibilisation spécifique consiste à introduire l’allergène purifié et standardisé à doses progressivement croissantes jusqu’à induire une tolérance du patient pour cet allergène. La voie sublinguale a fait la preuve de son efficacité et peut être prescrite chez l’enfant et l’adulte.
Rhinite allergique: rhinite allergique et pathologies associées
La rhinite allergique est fréquemment associée à une inflammation inférieure de la sphère ORL et des bronches : l’asthme ; la sinusite ; la polypose vaso-sinusienne ; l’otite moyenne.
Il existe des liens étroits entre rhinite allergique et asthme. Ainsi les deux muqueuses affichent une similitude histologique et les médiateurs de l’inflammation de la sphère ORL passent dans les bronches. Les deux pathologies ont également des facteurs déclenchant communs : les polluants, les allergènes, les virus et l’aspirine.
Les mécanismes physiopathologiques de la rhinite et de l’asthme sont identiques et les deux pathologies coexistence fréquemment : 23 % des porteurs de rhinite allergique sont également asthmatiques. Le risque de développer un asthme est trois fois plus important chez des porteurs de rhinite allergique qu’au sein d’une population normale.
Rhinite allergique et pathologie des sinus.
Les liens entre la rhinite et la sinusite chronique sont étroits : les muqueuses nasales et sinusiennes sont toutes deux de type respiratoire et l’inflammation de l’une retentit sur l’autre.
Une rhinite allergique a été diagnostiquée chez 60 % des patients porteurs de sinusite chronique. Inversement, 30 à 60 % des patients porteurs de sinusites ont une rhinite allergique.
En revanche le rôle de l’allergie nasale dans la genèse de la polypose nasale n’est pas clairement établi. Si les études épidémiologiques ne montrent pas de rôle majeur de l’allergie et/ou de la rhinite allergique dans la formation des polypes vaso-sinusiens, mais la rhinite pourrait jouer un rôle favorisant des rechutes après polypectomie.
Rhinites allergiques et otites moyennes
L’otite séro-muqueuse est très fréquente avant l’âge de deux ans. 35 % à 50 % des enfants âgés de cinq ans et plus atteints d’une otite moyenne, souffrent d’une rhinite allergique.
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